Le boom des cartes collaboratives

15 juillet 2018 • ImmobilierAucun commentaire

Le boom des cartes collaboratives

En matière de démocratie, l’heure n’est plus aux décisions unilatérales : “exit” les réunions à huis clos et les bulletins secrets, les élus semblent prendre conscience de l’importance de la participation citoyenne.

Pour parvenir à cette transparence, des outils voient le jour et demandent l’engagement plein et entier des riverains. Parmi ces outils, la carte interactive fait peu à peu son apparition dans le paysage municipal.

Qu’est-ce que qu’une carte numérique ? Comment peut-elle être collaborative ? Comment son application se manifeste-t-elle au sein des territoires ? Quels sont les enjeux de ce dispositif ?

La carte numérique, véritable mine d’informations

S’il existe autant de cartes numériques que de projets associés, l’on peut cependant donner une définition générique de celle que l’on prénomme parfois “wikimap” ou encore “SIG participatif”.

Gilles PALSKYDéfinition d’une carte collaborative / participative
“[…] production d’une information géographique par une communauté d’individus, dans une logique dite «bottom-up», de la base vers le sommet.” – Gilles PALSKY, Professeur, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, département de géographie.

Pour le dire dans les termes du professeur Gilles Palsky, la carte collaborative est une carte sans cartographe ou plutôt, pourrait-on dire, une carte avec une multitude de cartographes anonymes. Son rôle ? Capter de l’information afin de produire une analyse qui soit profitable à la communauté. Aussi, la carte collaborative évite l’écueil de l’avis d’expert, qui tend à imposer un point de vue. Autre avantage, les données collectées le sont gratuitement bien qu’il faille du temps et des moyens pour traiter l’information.

Ainsi, la carte collaborative est loin d’être anodine : elle est le symbole d’un partenariat qui se crée entre élus et habitants. Mais quel est le mécanisme de cette collaboration ?

De la carte numérique à la carte collaborative

carte collaborative france

Pour parvenir à la création d’une carte collaborative, tout commence avec une plateforme digitale unique alimentée par trois acteurs territoriaux : les citoyens, les élus et les entreprises.

Mise à jour en temps réel, la plateforme digitale est en ligne sur le site de la ville concernée et permet à tous d’apporter sa pierre à l’édifice.

Parfois, pour devenir véritablement collaborative, la carte en question a besoin de visibilité et d’explications. Aussi, il est impératif pour les territoires souhaitant se lancer dans ce type d’expérience, de prévoir une campagne de communication permettant de prévenir les habitants de la possibilité qui leur est donnée de collaborer. De plus, des ateliers explicatifs (les “cartoparties”) peuvent également venir soutenir le processus en initiant les novices à ces activités 2.0 (notamment les seniors).

Pour juger de la pertinence d’une carte collaborative, ce sont les services développés à destination de la population, qui serviront de mesure. En effet, la wikimap a pour horizon un usage intelligent du territoire, c’est-à-dire, qui intègre en premier lieu les usagers de ce territoire.

Le projet nantais CartoQuartiers

Le projet nantais CartoQuartiers

Lancé en septembre 2016, le projet CartoQuartiers est un modèle de carte participative. Dans le quartier des Hauts-Pavés / Saint-Félix, situé juste au nord du quartier Centre, une vingtaine de résidents a appris à manier cet outil démocratique.

Avec l’aide de deux animateurs cartographes de la coopérative d’activités “OuvreBoite”, les citoyens ont pu mettre en ligne des données jugées utiles au résidents du quartier nantais des Hauts-Pavés / Saint-Félix.

L’objectif de Nantes Métropole à travers ces ateliers, est de parvenir à un enrichissement des cartes papier réalisées en 2015, qui décrivent les onze quartiers de Nantes. Si l’ambition peut sembler anodine, le but est de créer du lien entre les habitants à l’échelle du quartier grâce à ce projet autogéré. Ici, la carte n’est donc pas une fin mais un moyen de fédérer.

Une carte collaborative, pour quoi faire ?

Lorsqu’elle est vue comme un moyen pour une fin, l’intérêt de la carte numérique collaborative repose sur l’amélioration des services existants et éventuellement sur la création de nouveaux services, dont l’opportunité émerge à travers la collecte même d’informations.

Par exemple, une “open map” est en mesure de signaler aux usagers de la route, les difficultés de mobilité et ce, en temp réel : accidents, embouteillages, obstacles, etc.

Par ailleurs, la géolocation des lieux d’incidents constitue un avantage de taille pour les services de secours. Les propositions d’itinéraires bis sont un réel plus pour les actifs utilisant leur véhicule personnel afin de se rendre sur leur lieu de travail.

Enfin, l’attractivité des territoires est également en jeu à travers l’utilisation de la carte collaborative : sécurité, éclairage public, stationnement ou encore gestion des déchets et des bornes de recharge des véhicules électriques. Ces sujets tendent à s’améliorer avec la mise en place d’une carte collaborative et contribuent à faire d’une ville, un lieu de vie agréable, à l’image de la Cité des Ducs de Bretagne, qui présente une vitalité certaine en matière de projets urbains et immobiliers.

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