Dans le but de réduire le nombre de morts à cause des accidents routiers, le gouvernement français a décidé en début d’année d’abaisser la vitesse maximale sur les routes secondaires. Cette mesure a été annoncée par le Premier ministre le mardi 9 janvier dernier après plusieurs années de polémique. Détails.
Briser le tabou de la limitation de vitesse
Depuis 2014, la mortalité routière en France est repartie à la hausse après douze ans consécutifs de baisse. Une hausse que le pays n’a plus connue depuis 1972. À savoir que 55 % des accidents mortels enregistrés en 2016 a été concentré sur les routes à double sens hors agglomération, majoritairement limitées à 90 km/h. Raison pour laquelle le gouvernement a décidé de prendre des mesures qui seront officialisées lors d’un conseil interministériel de sécurité routière. Des mesures qui entreront en vigueur à compter du 1er juillet 2018.
Une de ces mesures consiste à baisser la vitesse maximale autorisée sur les routes à double sens, sans séparateur central de 90 à 80 km/h. Elle concernera 400 000 kilomètres de routes sur le million de réseau français.
L’objectif du gouvernement en prenant cette décision est de faire reculer le nombre de morts sur les routes. Selon le gouvernement, une réduction de 10 km/h permettrait de sauver entre 200 et 400 vies par an.
Cette mesure pourrait également présenter un avantage pour l’amélioration de la fluidité du trafic ainsi que pour la diminution des émissions polluantes dans l’environnement.
D’ailleurs, un appel en faveur de cette mesure, contre laquelle « il n’y a aucun argument », a déjà été publié par l’ex-premier ministre Manuel Valls, ainsi que plusieurs personnalités.
Des mesures critiquées par les associations d’automobilistes
Les associations d’automobilistes et de motards dénoncent cette mesure comme une décision plus politique que rationnelle et ont déclaré que cela représentait également une mesure politique regrettable. Daniel Quéro, président de 40 millions d’automobilistes a revendiqué à l’AFP 600 000 signatures pour une pétition contre ces 80 km/h. Cette association trouve que cette décision n’a rien à voir avec l’amélioration de la sécurité routière. « Il n’y a pas de raison de toucher à la vitesse, les véhicules s’améliorent, la qualité des routes aussi » a-t-il déclaré.
De plus, l’opposition des Républicains pour cette nouvelle loi ne fait que favoriser la protestation des associations d’automobilistes. Guillaume Peltier, leur vice-président a même déjà parlé de « solutions profondes et concrètes plutôt que des solutions marketing » en préconisant « une taxation exceptionnelle des grandes sociétés d’autoroutes. »
Ces mesures prises par le Premier ministre pourraient bien faire baisser sa cote de popularité. Mais il est bien déterminé à entériner cette baisse en déclarant : « Je refuse de considérer (la hausse du nombre de morts) comme une fatalité. « Si pour sauver des vies, il faut être impopulaire, j’accepte de l’être » a-t-il affirmé.